Manifeste pour des fleurs inoffensives

1. DES FLEURS VÉRITABLEMENT DE SAISON

Pour obtenir des fleur hors-saison, il n'y a pas de miracle : il y a forcément, quelque part, un coût environnemental.  Or, une fleur est éphémère, elle appartiennent à une saison, c'est ainsi qu'elle s'imprime dans nos souvenirs.  Une fleur de saison, c'est une fleur qui pousse au même rythme que celles que vous trouvez dans les jardins.  Nous voulons retrouver le sens du temps qui passe, le plaisir de l'attente et la joie des retrouvailles.

Concrètement : 100% de nos fleurs sont véritablement de saison

2. DES FLEURS CULTIVÉES EN PLEINE TERRE 

Cultiver des fleurs en pleine terre, c'est physiquement difficile, mais infiniment plus romantique que de les faire grandir dans des serres en hors-sol et nourries via des liquides nutritifs contrôlés par ordinateur.  Nous voulons que les fleurs grandissent dans un jardin, dans de la vraie terre, entourées de vers de terre, de champignons et de papillons. 

Concrètement : 100% de nos fleurs sont cultivées en pleine terre

3. Des fleurs non toxiques

L'horticulture doit amorcer sa transition agro-écologique. Les fleurs sont la célébration de la nature, il convient donc de la respecter en les cultivant. Nous prônons un engagement clair et radical des producteurs à ce sujet. Au-delà de l'aspect écologique, il y a un problème sanitaire : les horticulteurs, les manutentionnaires, les fleuristes et même les clients, tout le monde manipule et respire des cochonneries. Nous n'en voulons pas.

Concrètement : Nous n'utilisons pas de pesticides, ni au champ, ni dans les allées, ni même de manière "raisonnée". Nous n'utilisons pas non plus de fongicides, d'additifs chimiques ou d'agents fixants pour conserver ou figer les fleurs. Nos fleur sont fraiches et n'ont pas besoin de ces artifices énergivores, polluants et surtout toxiques. Autrement dit, avec nos fleurs, vous êtes absolument certains de ne respirer strictement aucun produit chimique, puisque nous n'en utilisons pas. Ni avant, ni pendant, ni après. 

4. Des fleurs artisanales

Nous revendiquons l'amour du travail manuel : nos fleurs sont semées, plantées, taillées et cueillies à la main, sans immenses machines agricoles ultra-sophistiquées. Un mode de culture lowtech permet d'être sobre en énergie, mais aussi d'éviter les lourds investissements, qui contraignent ensuite certains producteurs à s'enfermer dans une logique industrielle et polluante à laquelle ils n'adhèrent pas forcément.  Des investissements raisonnables sont la meilleure façon de ne pas tomber dans la spirale de l'endettement. Pour que le producteur reste libre de cultiver les fleurs qu'il aime, et de la façon qu'il veut, il faut que les fermes florales appartiennent à celles et ceux qui y travaillent. 
Concrètement : Ferme Florale Urbaine est une SAS de l'ESS (Economie Sociale et Solidaire), créée en mai 2019 par Félix Romain et Tran-Phi VU, et financée par apport des co-fondateurs, prêt bancaire et prêt d'honneur.

5. Des fleurs sobre en énergie

En 2021, nous pensons que continuer à brûler des tonnes de fioul chaque année juste pour cultiver des fleurs ou les transporter, c'est irresponsable.  Plutôt qu'un rapport RSE (il est très difficile d'estimer le bilan carbone réel d'un produit), nous défendons plutôt la simplicité : nous voulons proposer une organisation lisible de bout en bout, et adopter des méthodes de production et de distribution les plus sobres en énergie possible. Chacun peut juger et vérifier par lui-même la frugalité des étapes de la production et de la livraison de nos bouquets.   Ainsi nous sommes certains que le bilan carbone, direct et indirect, de nos fleurs est quasiment nul. 

Concrètement : notre consommation annuelle de fioul pour cultiver, entretenir et transporter nos fleurs est strictement nulle. C'est aussi un engagement personnel : nos fleurs n'arrivent pas chez vous à vélo juste pour être à la mode, nous nous déplaçons nous-même quotidiennement à vélo (20km de velotaf par jour).

6. DES FLEURS VÉRITABLEMENT LOCALES

Les fleurs ne sont pas faites pour voyager. La véritable fleur locale a l'avantage d'être ultra-fraiche, il ne s'écoule jamais plus de 24h entre la cueillette et la livraison des fleurs. En fonctionnant à flux tendu, nous pouvons nous passer d'une chaine du froid, ce qui permet, outre des économies d'énergie, de ne pas perturber la fleur : une fois coupée, elle reste toujours dans l'eau et continue de grandir, de s'épanouir, tranquillement, à son rythme. Elles durent ainsi plus longtemps et continuent ensuite d'évoluer en fânant joliment. 

Concrètement : nos fleurs sont véritablement locales : elles ne voyagent pas plus de 10 kilomètre, dans toute leur existence. On peut vous le garantir car 100% des fleurs que nous vendons sont cultivées dans notre ferme florale : nous sommes uniquement en vente-directe, nous n'achetons pas de fleurs ailleurs pour compléter nos bouquets. Nous les cueillons la veille au soir ou le matin de la livraison. 

7. DES FLEURS ZÉRO-DÉCHETS

Nous pensons qu'il faut limiter autant que possible, voir bannir, le plastique à usage unique : pour l'emballage, pour les pots de pépinière, pour les étiquettes, pour les bâches. La fleuristerie génère également beaucoup trop de déchets : les bottes vendues par les grossistes sont quasiment toutes bottelées dans du plastique, la mousse florale est une cochonnerie, il faut arrêter d'utiliser des milliers de petits clips en plastique pour tuteurer ou assembler les bouquets. 

Concrètement : nos fleurs ne sont à strictement aucun moment de leur existence bottelée dans du plastique, même en coulisse. Nous réutilisons tout ce que nous pouvons, nous récupérons tout ce que nous pouvons, nous compostons tout ce que nous pouvons. Tous nos déchets végétaux sont compostés. Nous jetons environ 1 sac poubelle par trimestre, constitué essentiellement des emballages du matériel que l'on reçoit, ou des détritus que l'on retrouve sur nos parcelles.

8. DES FLEURS différentes

La plupart des fleurs que l'on trouve aujourd'hui chez les fleuristes sont sélectionnées avant tout pour se conformer à des contraintes logistiques fortes : il faut qu'elles puissent supporter de voyager plusieurs jours dans le noir et dans le froid. D'autre part, pour pour produire des bouquets sur catalogue qu'on commande sur internet, il faut des fleurs toutes identiques.  C'est pourquoi elles sont aujourd'hui aussi si standardisées et souvent sans intérêt, car uniquement conçues pour être un produit industriel. 
Nous voulons sortir de cette logique. En s'affranchissant des contraintes logistiques, nous pouvons cultiver les fleurs qu'on aime, et retrouver les jolies fleurs qu'on aime à admirer dans les jardins. Cultiver autant de diversité pour une seule ferme florale, c'est un défi, mais c'est aussi ce qui nous motive.  En tant que fleuriste, nous refusons également de standardiser nos créations et de travailler sur des bouquets-types, qu'on demande à d'autres de répliquer. Cela rend aussi le métier de fleuriste plus amusant.

Concrètement : Nous cultivons sur 1200m2 plus de 200 espèces, contrairement à 3 ou 4 pour la plupart des producteurs horticoles. Nous sélectionnons nous-même les variétés de fleurs que nous proposons, parce que nous les aimons. Et nos bouquets sont absolument tous différents.

9. DES FLEURS BIENVEILLANTES

Le monde de la fleuristerie est souvent abimé par les codes d'un prétendu luxe. Certains vont pratiquer des tarifs délirants, sans toutefois rémunérer le producteur correctement ou se soucier de l'impact de la fleur. D'autres vont soigner leur vitrine, sourire aux clients, mais avec un envers du décor pas toujours reluisant. On ne compte pas les témoignages qui nous parviennent de fleuristes usés pour satisfaire des demandes toujours plus extravagantes et subissant une pression malsaine de leur employeur. 
Nous pensons qu'il est temps de repenser la relation entre le client et le fleuriste, et entre le patron et ses employés... car après tout, il ne s'agit que de fleurs. 

Concrètement : Les fleurs, actuellement c'est notre vie, et chaque jour nous travaillons très dur pour faire de notre mieux et satisfaire nos clients. Mais nous préférons dire non et expliquer pourquoi. Nous voulons également proposer des bouquets à des prix qui restent "abordables", même si des fleurs cultivées, ce ne sera jamais donné. 

10. DES FLEURS TRANSPARENTES

Un manifeste, c'est bien beau, mais comment vérifier que ne sont pas que de belles paroles ?  La réponse est simple : nous n'avons pas de budget marketing, notre seule communication, c'est ce qu'on fait. Nous voulons expliquer notre démarche, et montrer ce que l'on fait. 
Ce travail de sensibilisation et de témoignage nous semble indispensable pour amorcer et accompagner la révolution horticole qui s'annonce.

Concrètement :  si vous voulez vérifier ce qu'on fait, c'est simple : passez nous voir !